Les crânes m'accueillirent en laissant siffler le vent entre leurs orifices. L'endroit était semblable à un bon repaire brigand : sinistre.
La distance qui me séparait de la porte était encore trop grande. Même sous forme de félin, je n'aurais pu bondir assez vite pour la passer avant que le garde, alerte, ne la ferme et sonne l'alarme.
Maintenant qu'il me savait ici, je ne pouvais plus l'ignorer, ni prendre un détour par quelque mur de l'endroit à escalader. Je me devais de me présenter à lui. L'impatience me gagnait tandis que sa voix se faisait entendre plus haute.
Je ne répéterai pas, étranger. Présentez-vous ou disparaissez ! Les marauds n'entreront pas ici !
Je pris sur moi. En ces temps tourmentés, les gardes de l'endroit devaient être incertains de leur situation encore plus que de leur survie. La disparition d'une des têtes de la Cuvée Brigande les avait probablement atteint autant que les guerriers qui avaient composé la faction.
Qui eut cru que la guerre qui régnât sur ces terres pusse me rendre sensible aux incertitudes d'autrui ? Mais la conduite animale n'était pas de mise lors d'une visite diplomatique. C'était du moins ce dont j'essayais de me convaincre dans ce genre de situation.
J'ôtais le capuchon en peau de dragon de mon crâne. Mais la tête d'ours qui le couvrait encore me conférait toujours un air d'anonymat.
Mio, diplomate Revowar. Je souhaite parler aux dirigeants de Vëlhrann.
Conduisez-moi auprès de vos maîtres.