A la recherche du bonheur

Sujet: A la recherche du bonheur Mar 18 Aoû - 4:16

A la recherche du bonheur

La fin d'une vie

Dans les terres d'Asteagan, s'étendaient de vastes montagnes parcourues de forêts. On pouvait y retrouver des villes fortifiées de tout les alignements, toujours en guerre, imposant à ce paysage paisible leurs rivières de sang. Mais pas en ce jour. Une violente tempête de neige déchirant l'horizon coupa court à toutes envies de combat de ces factions entre elles.
Malheureusement, tous n'échappèrent pas aux drames en ce jour. Parmi les étendues blanches et inviolées qui nappaient les monts d'Alidhan, une jeune femme gisait à même le sol, visiblement victime de la soif de sang de quelques hommes.

Allongée dans la neige, comme étrangère à cet atmosphère, souillant la pureté de la neige de son sang qui s'échappait de son corps, la jeune femme sentit sa vie s'échapper, et commença à psalmodier ses propres rites funéraires, et d'une voix chancelante, murmura :

« Oh Seigneur Burung, près de toi, garde mon âme en paix.

Ecoute ma prière, et libère moi de la détresse qui m'attire.

Que dans les cieux, je puisse me coucher et m'endormir...

Et qu'ainsi ton saint visage puisse illuminer ma destiné. »

Sur ce voile de soie aux couleurs de Lys parsemé de gouttelettes de sang frais, elle resta allongée, immobile, fixant les cumulus blancs qui cachaient les rayonnements doux et réconfortants du soleil. Le regard vide d'expression, elle ne pensait qu'à la mort, ce qu'elle avait à lui offrir. Puis une douleur au niveau du flanc gauche vint à surgir, elle fit une grimace montrant sa souffrance. Elle avait si froid, qu'elle ne pouvait crier à l'aide. Alors elle posa ses mains sur la plaie encore brûlante et se laissa bercer par le chant des oiseaux. Elle s'endormit dans le froid glaciale, espérant que son âme ne soit pas refusée devant les portes du Paradis.

Son corps semblait être vidé de tous signes de vie. Elle reposait là, les paupières fermées et les lèvres teintées de bleu - signes que la vie abandonnait peu à peu son corps, laissant penser que son âme rejoindrait bientôt les dieux. La neige commençait à la recouvrir de son fin voile mortel ne laissant que quelques parties de la demoiselle visibles. On distinguait avec difficulté son visage vide de toute expression lui donnant un air enfantin. Ses longs cheveux bruns, recouvert de cette poudre magnifique, cachaient une partie de sa silhouette, ne laissant apparaître que de petits détails d'elle. Sa soutane de couleur violacée ainsi que sa ceinture de soie pourpre étaient souillée de son propre sang. Sa chaîne et son pendentif en or, symbole d'allégeance à ses dieux, se retrouvèrent à quelques pas d'elle, comme si une personne les lui avait arrachés et jetés probablement en signe de provocation envers ces divinités que son ou ses assaillants ne respectaient visiblement pas. Ses mains écarlates de sang gelées reposaient toujours sur sa plaie, elles-même adoucie par les bienfaits que prodiguait la morsure de l'hiver.

En cette journée, un homme effectuait sa ronde habituelle aux alentours de Khramas afin de repousser d'éventuels ennemis, accomplissant sa mission quotidienne. Il avait une carrure assez imposante de par sa musculature impressionnante et son expression faciale ne laissait transparaître que la colère et la soif de vaincre quiconque franchirait les limites de son territoire. Il devait appartenir à la Garde Royale de Galoregor, d'après ce que pouvait en dire ses armoiries. Alors qu'une tempête de neige se levait, l'homme continua sa marche armé de sa gigantesque hache.
Soudain son pied heurta quelque chose de solide. Intrigué par ce contact inattendu, l'homme se pencha pour examiner l'objet en question, et découvrit un pendentif inconnu. Y voyant ici une nouvelle quête à son attention, le garde s'empressa de rechercher l'origine de ce bijou, ou tout du moins un signe de sa présence en ces lieux. Il se redressa, enroulant le bijou autour de son arme, et avança à travers les neiges s'aidant de sa main libre pour scruter l'horizon à la recherche de nouveaux indices.

Tout à coup, il crut apercevoir un cadavre. S'en approchant à pas légers, il empoigna son arme à deux mains, paré à toutes éventualités. Mais il se ravisa rapidement en voyant le corps en question qui n'était autre que celui d'une jeune femme inconnue. D'un revers de la main, il dégagea le visage de la victime de son voile mortuaire et remarqua ainsi que malgré les apparences, la vie était toujours présente en elle, bien que fuyante. Cherchant une trace de son appartenance à un alignement, il remarqua le blason royaliste, et, éprit d'un devoir moral, se décida à l'emmener au village le plus près pour lui porter secours, mettant fin à sa mission journalière.

Parcourant les vastes étendues d'Asteagan à la hâte, tout en surveillant la présence de potentiels agresseurs responsables de l'état de sa victime, il arriva rapidement au premier bâtiment sur sa route qui n'était autre que la demeure de sa guilde. Franchissant les portes du château, il s'empressa d'ordonner à quelques hommes qui vaquaient à leurs occupations près de lui de partir contrôler les bois suite à cette attaque, et emmena la jeune femme voir le guérisseur sans attendre de réponse.
Franchissant la porte du soigneur avec fracas, il déposa la blessée devant le responsable des lieux et lui demanda de s'occuper d'elle au plus vite, avant que la vie ne la quitte. Visiblement intimidé par l'importance de l'homme, le maître guérisseur coupa court à son travail pour s’exécuter, appelant ces novices pour l'appuyer.

Le mystérieux sauveur décida de laisser là la nouvelle venue pour retourner superviser les rondes, inquiet à l'idée d'avoir été plus lent que la mort...